Une fois que les chevaux donnent leur confiance, ils donnent tout. A tel point qu'ils s'oublient eux-mêmes. Et dès qu'ils offrent un peu, on s'empresse de demander toujours plus, toujours plus fort ; tellement assoiffés de perfection, de recherche et de développement que nous sommes.
Oui, nous n'en avons jamais assez et nous abusons, parfois sans même nous en rendre compte et en général, lorsque l'on s'en rend compte, il est déjà trop tard. Le mal est fait.
La seconde de grâce se transforme en horreur pure et absolue. La beauté en laideur. Le geste parfait, léger, aérien et transcendant se mue en un hasard malheureux.
Demander souvent, se contenter de peu et récompenser beaucoup. Les adages liés à l'équitation classique peuvent être appliqués à n'importe quelle discipline. On désire toujours aller trop vite. Seulement, en équitation, ce sont les chevaux qui paient le prix fort. Et pourtant, ils pardonnent. Ils pardonnent et redonnent sans cesse leur confiance malgré les traumas, malgré la violence, malgré nos envies très humaines d'atteindre la perfection à tout prix.
"Demander souvent, se contenter de peu, récompenser beaucoup" Baucher
Une fois que l'on a pris conscience de cela, quelque chose de magique survient, on commence à faire preuve d'intégrité et à vérifier chaque pas effectué. On commence à ressentir le geste juste et à s'en contenter, à savourer ces trois secondes de grâce. On s'arrête alors, on relâche tout et on contemple le sourire aux lèvres. On se retourne, on observe le chemin parcouru et la grâce descend. On pourrait presque pleurer de gratitude tellement ce partenariat où la parole est absente - nous élève par sa divine légèreté.
Parce que, lorsque les chevaux et les hommes marchent réellement ensemble, le monde se transforme et devient un plus bel endroit, un lieu enchanté. Un endroit où la magie revit, où les contes de notre enfance reprennent vie. On entend les fées chanter, on sent les dryades nous caresser la peau, les licornes reviennent habiter nos forêts et les dragons protègent à nouveau le monde dans lequel nous vivons.
Chacun touche à son essence divine et prend conscience du grand mystère de la vie.
Je me sens tellement honorée de pouvoir marcher à leur côté et d'être si bien entourée.
Mes plus grands maitres ne sont pas humains, ils ont quatre jambes et quatre pattes. Par cet article, je désire leur rendre hommage, honorer ce qu'ils me transmettent chaque jour. Il y a tant et si peu à dire au final, parce que les messages passent par le ressenti et les regards que nous échangeons.
Un seul mot qui les contient tous et qui n'est pas assez prononcé : MERCI <3
Je vous embrasse mes poussières d'étoile.
A bientôt,
Clara J.